400 Km Randonneur

     Après avoir réalisé le BRM 300 il y a un mois, je me demandais s’il était raisonnable de m’inscrire au BRM 400. Le 300 avait laissé des traces. A la fois il y avait l’excitation de rouler de nuit et là c’était toute la nuit ; et l’appréhension de rencontrer un vent aussi défavorable que celui du 300.

    Je me suis donc rapproché de mon copain de route, Joël mais aussi d’Eric sociétaire du CJF. L’idée a continué de murir et la météo indiquait que le vent serait a priori favorable sur le retour. J’ai donc confirmé mon inscription comme 77 autres personnes. L’idée de réaliser ce brevet 100 ans après sa naissance n’était pas pour me déplaire et a contribué à créer l’envie.

     Samedi, les cyclos arrivent à partir de 14h. On salue les têtes connues, on détaille le vélomobile d’un concurrent et on se prépare gentiment.

     15h, le départ est donné pour les 71 cyclistes présents. Sans aucune ambition de réaliser un temps (bien que je rêve de finir en moins de 24h), nous partons en dernier avec Joël. En plus, le 6 mai nous fêtons les Prudence. La sortie de l’agglomération se fait en troupeau. Puis vers Coinces nous doublons deux concurrents en nous faisant nous-mêmes doubler par un vélo couché parti 10 minutes après nous.

     La traversée de la Beauce se fait sous le soleil bien que le temps soit lourd. Nous nous arrêtons vers 18h dans une boulangerie à Saint-Denis-les-Ponts pour le premier contrôle, l’éclair au chocolat acheté est succulent.

     Nous prenons la pluie avant Montmirail et devant le château, l’orage est bien présent. La pluie est diluvienne et nous sommes détrempés. Nous roulons jusqu’à la Ferté-Bernard second lieu de pointage. Un kébab est ouvert ; nous y retrouvons 5 participants. Il est aux alentours de 21h. Nous prenons une immense pizza pour réchauffer l’intérieur du corps quand l’extérieur sèche. Bien que notre place ressemble à une marre, la gérante garde le sourire et accepte très gentiment mes plates excuses. Nous repartons alors que la pluie s’est calmée. Les averses continuent néanmoins de s’enchainer.

     Même si tous les éléments étaient réunis, nous n’avons pas pu vérifier le dicton du jour : au jour de Saint Prudence, s’il pleut, s’il vente, peu après le mouton danse.

     La nuit est bien installée, les voitures ont disparu. La montée de la cote 413, le Signal d’Ecouves, point culminant de la Normandie est magique. J’ai tout mis à gauche pour me préserver. 3 lucioles rouges dansent 200 mètres devant moi ; Joël est l’une des trois. En haut, il y a pointage pour les participants au BRM400 d’Andresy que nous croisons. Nous roulons alors vers Vrigny-Boischampré où nous pointons à 2h15. La soupe proposée par le CJF est bienvenue et réconfortante.

     Nous reprenons la route. Nous passons devant une salle des fêtes que les invités quittent. L’un deux nous souhaite bonne route ; il sait ce que nous sommes en train de réaliser.

     Je continue de trouver la magie que je suis venu chercher. Rouler la nuit ! Nous sommes seuls au monde. On imagine les animaux qui nous entourent sans les voir. Tous les sens sont en éveil. On distingue chaque bruit, le coassement des grenouilles se mêle au léger son des pneus sur la route. Quelques rares gravillons troublent cette quiétude. Ils créent un cliquetis en venant taper les garde-boue. La nuit est totalement noire bien que la lune soit pleine. Le ciel est trop chargé pour laisser passer sa luminosité. D’ailleurs nous prenons une nouvelle averse avec une pluie particulièrement drue.

     Nous rejoignons Mortagne-au-Perche avant 6h et nous nous installons sur le parking d’un supermarché au sec pour nous restaurer.

     Avec le plein de protéines, nous prenons la direction de Brou et tombons sur Eric qui a un gros souci suite à une crevaison. Nous tentons longuement mais vainement de l’aider. Confus, nous l’abandonnons et nous continuons notre traversée du Perche. Un village organise son vide-grenier. J’aperçois un joli vélo ancien mais je suis bien dans l’incapacité de m’y intéresser plus que cela.

     Le vert des forêts laisse la place au jaune du colza dans la Beauce. Dernier pointage dans la boulangerie de Brou. Le soleil fait enfin son apparition et je commence enfin à me découvrir. Je retrouve des noms de villages plus que connus ; la ligne d’arrivée se rapproche. Il est temps car après cette nuit blanche passée sur le vélo, la fatigue s’est faite ressentir aux alentours du 350ème kilomètre. Elle a disparue aussi rapidement qu’elle était arrivée.

     Après une dernière averse à Chanteau nous apercevons Christophe devant la salle Guy Môquet que nous avons quittée il y a moins de 24 heures.

    Je suis fier d’avoir réalisé ce BRM. L’expérience du 300 et les conseils d’Eric m’ont permis de bien gérer l’alimentation et la tenue vestimentaire. J’adresse un énorme MERCI à Joël pour m’avoir accompagné. Enfin je félicite Christophe et toute l’équipe du CJF pour la parfaite organisation.

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